Epreuve : Bac général
Matière : Français
Classe : Première
Centre : Centres Etrangers, Amérique du nord
Date : mardi 27 mai 2025
Durée : 4h
Les élèves de première ouvrent le bal des épreuves écrites avec le français. Le sujet du bac 2025 en Amérique du nord est en ligne, série générale. Alors que le roman et le théâtre étaient tombés au bac 2023, l'épreuve de 2024 portait au choix entre deux objets d'étude, le roman et la poésie.
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La littérature d'idées et le roman
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- Commentaire de texte :
- La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Texte de Michel de Montaigne, Essais, "Sur l'inégalité entre les hommes", 1595.
- Fin observateur de la nature humain, Michel de Montaigne confronte souvent sa pensée à celle des Anciens. Dans les lignes qui suivent, il invite le lecteur à réfléchir avec lui et à remettre en cause une mauvaise habitude des hommes.
- Dissertation sujet 1 :
- Abbé Prévost, Manon Lescaut.
- Pendant qu'il marche sans crainte dans les rues de Paris après son évasion, le Chevalier Des Grieux affirme : "Je trouvais de la joie dans cet exercice de ma liberté". Cette phrase éclaire-t-elle votre lecture du roman de l'Abbé Prévost ?
- Dissertation sujet 2 :
- Honoré de Balzac, La Peau de chagrin.
- Selon vous, dans La Peau de chagrin, peut-on dire que Raphaël de Valentin n'est pas responsable de son destin ?
- Dissertation sujet 3 :
- Colette, Sido suivi de Les Vrilles de la vigne.
- "Il faut voir et non inventer", dit Colette. Cette phrase éclaire-t-elle votre lecture de Sido et des Vrilles de la vigne ?
Commentaire
Michel de Montaigne, extrait des Essais, « Sur l’inégalité entre les hommes », Livre I, Chapitre 42. Ce passage est une réflexion critique sur la manière dont la société humaine évalue les hommes, en s’appuyant davantage sur des apparences ou des qualités extérieures que sur la véritable vertu morale.
Michel de Montaigne, grand penseur humaniste du XVIe siècle, s’interroge dans ses Essais sur les comportements humains, leur logique et leurs travers. Dans l’extrait étudié, issu du chapitre « Sur l’inégalité entre les hommes », Montaigne invite le lecteur à s’interroger sur les critères de jugement que l’on applique aux êtres humains. Alors qu’on juge les animaux pour leurs qualités propres, on admire trop souvent les hommes pour des apparences ou des biens extérieurs.
Quelle critique Montaigne formule-t-il ici sur les jugements que nous portons sur autrui, et que propose-t-il en contrepartie ?
Nous verrons que Montaigne dénonce dans ce texte la superficialité des jugements sociaux (I), pour mieux inviter à une évaluation fondée sur les qualités intérieures (II), selon une perspective humaniste qui valorise l’autonomie morale et la sagesse (III).
I. Une critique de la superficialité des jugements humains
1. Une comparaison entre l’homme et les animaux
Montaigne commence par souligner un paradoxe : on juge les animaux selon leurs capacités propres (cheval pour sa vitesse, lévrier pour sa course), mais on n’applique pas ce bon sens à l’homme. Il utilise un procédé comparatif très efficace pour mettre en évidence cette incohérence.
2. Une dénonciation des apparences sociales
Il critique les signes extérieurs de richesse et de prestige (beau château, rente, habits, titres) que la société valorise. Ces éléments ne sont ni innés ni essentiels à la personne. Montaigne emploie des images concrètes, comme celle du chat qu’on n’achète pas sans le voir, ou du cheval qu’on examine sans harnais, pour illustrer l’idée que l’homme, lui, est évalué « empaqueté ».
3. La satire des conventions sociales
Par l’ironie (le socle ne fait pas partie de la statue, les patins qui donnent l’illusion de grandeur), il ridiculise les artifices et la confusion entre l’homme et ce qu’il possède. Ces critiques montrent son rejet des jugements basés sur la fortune ou les apparences.
II. Un appel à un jugement fondé sur l’essentiel : la valeur intérieure
1. La métaphore du « corps en chemise »
Montaigne appelle à dépouiller l’homme de ses attributs extérieurs : « qu’il se présente en chemise ». Cette image forte invite à une lecture intérieure de la personne, recentrée sur l’essentiel.
2. La quête de la véritable valeur
Il pose une série de questions rhétoriques : l’homme est-il sain, courageux, maître de lui ? Cette série de critères correspond aux vertus stoïciennes : maîtrise de soi, indépendance d’esprit, sérénité face à la mort.
3. L’opposition entre l’être et l’avoir
Il insiste sur la différence entre ce que l’on est vraiment (l’âme, les vertus, la solidité morale) et ce que l’on possède. Il invite à ne pas confondre la richesse intérieure, durable et profonde, avec les décorations superficielles, changeantes et dépendantes de la fortune.
III. Une leçon humaniste : valoriser l’homme maître de lui-même
1. Une définition de la vraie grandeur
Montaigne définit un homme véritablement grand comme celui qui domine ses passions, ne craint ni la pauvreté ni la mort, et résiste aux aléas du sort. Il emploie une belle image poétique : l’homme vertueux est « rond et poli comme une boucle » sur laquelle tout glisse.
2. Une vision stoïcienne de l’homme accompli
Le texte rejoint la philosophie stoïcienne, très présente à la Renaissance : l’homme libre est celui qui ne dépend pas de l’extérieur, mais qui possède en lui-même sa propre force, son autonomie.
3. L’homme comme souverain de lui-même
La dernière phrase – « il est à lui-même son empire » – résume l’idéal humaniste : l’homme accompli est son propre maître, bien plus noble que n’importe quel roi ou prince. Ce renversement des hiérarchies sociales est au cœur de la pensée de Montaigne.
Dans cet extrait, Montaigne, par un raisonnement vivant et imagé, critique les jugements sociaux fondés sur les apparences. Il propose une nouvelle échelle de valeur, centrée sur les qualités personnelles, l’âme, la sagesse et la force morale. Cette réflexion humaniste, profondément actuelle, nous pousse à revoir nos propres critères d’admiration, et à chercher la véritable grandeur là où elle se trouve : dans l’être, et non dans l’avoir.
Dissertation 1
Sujet :
Pendant qu'il marche sans crainte dans les rues de Paris après son évasion, le chevalier Des Grieux affirme : " je trouvais de la joie dans cet exercice de ma liberté "
Dans Manon Lescaut, l’Abbé Prévost raconte les aventures passionnées et tumultueuses du chevalier Des Grieux, partagé entre les élans de son cœur et les exigences de la morale sociale. Au fil du roman, ce héros en proie à ses contradictions se retrouve dans des situations extrêmes, parfois tragiques. Lors d’un rare moment de répit, après s’être évadé de prison, Des Grieux savoure sa liberté retrouvée : « je trouvais de la joie dans cet exercice de ma liberté ». Cette déclaration semble anodine, mais elle éclaire en profondeur la nature du personnage et les enjeux fondamentaux du récit.
En quoi cette phrase révèle-t-elle la complexité du personnage de Des Grieux et la portée du roman de Prévost ?
Pour répondre à cette question, nous verrons d’abord que cette joie manifeste une liberté retrouvée, profondément ressentie. Nous montrerons ensuite que cette liberté est vite rattrapée par les entraves de la passion et du destin. Enfin, nous interrogerons la portée plus large de cette citation, entre illusion de liberté et critique de la société.
I. Une joie spontanée et sincère : la liberté comme élan vital
A. Un sentiment d’euphorie face à l’évasion et au danger surmonté
Des Grieux vient de s’échapper d’un lieu d’enfermement. Sa marche dans Paris, en toute impunité, lui donne une sensation intense de légèreté. La liberté s’éprouve ici physiquement, dans le simple fait de marcher sans crainte.
B. Une reconquête de son autonomie après des épisodes d’emprisonnement
Le roman est jalonné de scènes où Des Grieux est contraint, enfermé, dominé (enfer dans un monastère, prison, transport forcé…). Ce moment marque donc une rupture bienvenue dans un parcours dominé par la souffrance et l’aliénation.
C. Une aspiration constante à échapper aux normes et à la société
Dès le début du roman, Des Grieux refuse le destin qu’on lui impose (la prêtrise, la soumission familiale). Ce goût de la liberté révèle une part de sa nature profonde : un désir de vivre selon ses propres lois, fût-ce dans l’illégalité.
II. Une liberté aussitôt rattrapée par les chaînes de la passion
A. La passion amoureuse : un asservissement volontaire
Le chevalier est « libre » dans les rues de Paris, mais aussitôt l’idée de Manon réapparaît, et avec elle, les mêmes attachements. Il est captif de son amour, prêt à tout sacrifier pour elle, y compris sa liberté.
B. La répétition tragique des erreurs passées
À peine libéré, Des Grieux se précipite à nouveau vers Manon et les comportements qui l’ont déjà perdu : le mensonge, les trahisons, le jeu, les combines… La liberté physique ne se double pas d’une liberté morale ou existentielle.
C. Un héros condamné à l’illusion d’un libre arbitre
Son parcours est dominé par une forme de fatalité romantique : Des Grieux semble incapable de tirer des leçons de ses expériences. Sa volonté est faible, submergée par le désir et les émotions.
III. Une citation révélatrice du sens plus profond du roman
A. Une illusion de liberté dans un monde contraint
La société décrite par Prévost est marquée par l’injustice, les préjugés sociaux, les violences institutionnelles (police, justice, religion). La liberté du personnage est toujours fragile, provisoire, suspendue.
B. Une dénonciation implicite des systèmes d’oppression
L’auteur invite peut-être à une lecture critique : Des Grieux est victime de lois sociales qui répriment les passions. La liberté devient alors un idéal inaccessible, une revendication contre une société corrompue.
C. Un roman qui interroge les limites entre liberté, passion et morale
Par cette phrase, le roman ouvre une réflexion sur la condition humaine : peut-on vraiment être libre si l’on est esclave de ses émotions ? L’exercice de la liberté, pour Des Grieux, est aussi l’exercice de sa perdition.
La joie que ressent Des Grieux à l’idée d’être libre est profondément humaine et compréhensible, mais elle reste éphémère et illusoire dans le contexte tragique de sa passion pour Manon. Cette citation éclaire à la fois le parcours d’un personnage en lutte avec lui-même et les grands enjeux du roman : le conflit entre passion et raison, liberté et destin, individu et société. Manon Lescaut, loin d’être un simple roman d’amour, apparaît ainsi comme une œuvre complexe, où la liberté est sans cesse recherchée mais jamais pleinement atteinte.
Dissertation 2
Selon vous, dans La Peau de chagrin, peut-on dire que Raphaël de Valentin n’est pas responsable de son destin ?
Dans La Peau de chagrin, roman publié en 1831, Balzac raconte l’histoire de Raphaël de Valentin, un jeune homme désespéré qui entre en possession d’un talisman magique, la fameuse peau de chagrin, capable d’exaucer tous ses désirs… au prix de sa propre vie, car chaque souhait rétrécit la peau et l’approche un peu plus de la mort. Dès lors, une question cruciale traverse l’œuvre : le héros est-il libre de ses choix ou bien prisonnier d’un destin fixé par le pouvoir magique de la peau ?
Peut-on dire que Raphaël n’est pas responsable de son destin, ou au contraire, qu’il porte une part de responsabilité dans sa propre perte ?
Nous verrons d’abord que la puissance magique de la peau semble condamner Raphaël dès le début. Nous examinerons ensuite dans quelle mesure il pourrait pourtant être tenu responsable de son sort. Enfin, nous analyserons comment Balzac utilise ce destin tragique pour livrer une réflexion sur la société et l’homme moderne.
I. La peau de chagrin semble condamner Raphaël à une mort inévitable
A. Un pacte initial qui lie Raphaël à un destin tragique
Dès l’acquisition du talisman, le vieux marchand l’avertit : chaque souhait réduit la peau, donc son espérance de vie. Raphaël accepte ce marché, scellant ainsi son destin dans un pacte faustien.
B. La peau incarne une force irrésistible, un mécanisme fatal
Le rétrécissement inexorable de la peau de chagrin agit comme une malédiction automatique. Même des désirs inconscients ou involontaires entraînent une réduction de la peau, ce qui retire à Raphaël la maîtrise de son propre sort.
C. Le roman adopte un ton parfois fantastique et fataliste
La présence du surnaturel et les avertissements constants autour de la peau suggèrent que Raphaël est pris dans un engrenage qui le dépasse. Il semble alors être un simple jouet entre les mains du destin ou d’une puissance supérieure.
II. Pourtant, Raphaël conserve une part de responsabilité
A. Il choisit librement de prendre la peau, malgré les avertissements
Lorsque le marchand lui propose la peau, Raphaël est clairement averti des conséquences. Il n’est pas forcé de l’accepter : c’est sa propre volonté, dictée par le désespoir et le désir de puissance, qui le pousse à ce choix initial.
B. Il refuse toute possibilité de salut par la sagesse ou la tempérance
À plusieurs reprises, il pourrait renoncer à ses désirs ou adopter une vie plus modeste pour préserver sa vie. Pourtant, il continue à vivre dans le luxe et les plaisirs, incapable de résister à ses impulsions.
C. Une incapacité à maîtriser ses passions et à faire preuve de lucidité
Raphaël est intelligent, mais il se laisse emporter par des passions (l’ambition, l’amour, le pouvoir). Son drame n’est pas seulement magique ou symbolique : il est moral. Il illustre la faiblesse humaine face à ses propres pulsions.
III. Une allégorie du destin humain et une critique sociale
A. La peau de chagrin comme métaphore du temps et de la vie humaine
Le talisman représente la vie qui se consume au fil des désirs. Chaque homme, comme Raphaël, voit sa vie diminuer à chaque plaisir ou ambition poursuivie. Le destin du héros reflète la condition de tout homme moderne.
B. Une critique de la société de consommation et de la quête effrénée du pouvoir
Balzac dénonce une société dominée par le luxe, l’ambition et les désirs sans limite. Raphaël en est un produit : il veut tout, tout de suite, et finit par s’autodétruire. Il est donc à la fois victime et complice.
C. Un avertissement philosophique sur le bon usage de la liberté
Le roman invite à réfléchir à l’art de vivre : faut-il vivre intensément et mourir jeune, ou modérer ses désirs pour vivre plus longtemps ? La responsabilité de Raphaël tient dans sa manière de gérer sa liberté. Il choisit la première voie, sans modération.
Raphaël de Valentin n’est pas entièrement libre : la peau de chagrin agit comme un piège redoutable qui limite ses choix et accélère sa fin. Pourtant, il n’est pas exempt de toute responsabilité : il accepte consciemment ce pacte et ne fait rien pour lutter contre ses désirs destructeurs. À travers ce destin tragique, Balzac illustre une vérité plus large sur la condition humaine : l’homme moderne, avide de tout, risque de perdre sa vie en poursuivant ses désirs sans mesure.
Ainsi, La Peau de chagrin pose une question essentielle, toujours d’actualité : sommes-nous victimes du destin… ou de nous-mêmes ?
Dissertation 3
Colette Sido suivi de Les Vrilles de la vigne, dans le cadre du parcours « La célébration du monde ».
Sujet : « Il faut voir et non inventer », dit Colette.
Cette phrase éclaire-t-elle votre lecture de Sido et des Vrilles de la vigne ?
Colette, autrice du début du XXe siècle, est reconnue pour la finesse de son regard et sa capacité à capter la beauté du monde dans sa simplicité. Dans ses œuvres Sido et Les Vrilles de la vigne, elle célèbre la nature, les êtres aimés et les sensations vécues avec une rare intensité. Lorsqu’elle affirme : « Il faut voir et non inventer », Colette revendique une posture d’observation lucide et émerveillée face à la réalité.
Mais cette déclaration signifie-t-elle que l’écrivain doit renoncer à toute imagination ? Dans quelle mesure cette phrase éclaire-t-elle la lecture de Sido et des Vrilles de la vigne ?
Nous verrons que cette phrase éclaire effectivement l’art de Colette fondé sur une attention minutieuse au réel (I), mais qu’elle n’exclut pas une forme de recréation poétique (II), ce qui permet de célébrer pleinement le monde (III).
I. Colette observe le réel avec acuité : un art fondé sur la perception sensorielle
A. Un regard attentif sur la nature
Colette excelle à retranscrire ce qu’elle voit, entend, touche. Dans Sido, elle décrit avec une extrême précision les jardins, les animaux, les saisons. Cette posture d’observatrice s’inscrit dans sa volonté de « voir » réellement, sans filtre ni imagination mensongère.
B. Une fidélité à l’enfance et à l’expérience vécue
Dans Sido, elle reconstitue les souvenirs de son enfance, non en les embellissant, mais en les revivant avec sincérité. Elle rend hommage à sa mère, Sido, femme intuitive et proche de la nature, en la décrivant à travers des scènes concrètes et sensibles.
C. Une écriture ancrée dans la sensation
Ses textes sont marqués par une forte présence des sens : les odeurs, les bruits, les textures y sont omniprésents. Cette attention aux sensations montre que « voir », chez Colette, signifie percevoir avec toute sa sensibilité.
II. Mais “voir” ne signifie pas absence de recréation : l’écriture transforme le réel
A. Le regard devient style
Même si elle part du réel, Colette l’enchante par sa langue poétique. Elle choisit des métaphores, des rythmes, des images qui transforment ce qu’elle voit en matière littéraire. Les Vrilles de la vigne est une œuvre où l’écriture elle-même devient une manière de magnifier ce qui est vu.
B. Une subjectivité assumée
Ce que Colette “voit” est toujours traversé par son point de vue singulier. Elle ne prétend pas à une objectivité froide, mais revendique une perception intime et personnelle du monde. Ce filtre sensible donne à son œuvre sa saveur unique.
C. La puissance évocatrice de l’imagination
Dans certaines nouvelles comme « Les Vrilles de la vigne » ou « La Naissance du jour », Colette laisse libre cours à sa rêverie intérieure. Elle ne “décrit” pas seulement le monde : elle y introduit une dimension presque magique, en lien avec les émotions.
III. Voir pour célébrer : une démarche d’émerveillement face au monde
A. La nature comme source inépuisable de beauté
En “voyant” vraiment les choses, Colette nous donne accès à leur beauté. Les fleurs, les bêtes, la lumière sont autant d’occasions pour elle de rendre hommage à un monde riche et vivant.
B. Une leçon de présence et de gratitude
Sa mère, Sido, incarne cette sagesse simple : être présente au monde, savourer ce qu’il offre. Cette posture d’attention est une forme de spiritualité discrète, d’harmonie avec le vivant.
C. Une œuvre qui invite le lecteur à “voir” à son tour
À travers ses textes, Colette nous apprend à ralentir, à observer, à ressentir. Son écriture éveille chez le lecteur une conscience du réel, et fait de la lecture elle-même une expérience sensorielle et méditative.
Ainsi, la phrase « Il faut voir et non inventer » éclaire profondément l’écriture de Colette : elle revendique une fidélité au réel, une attention sensorielle au monde qui l’entoure. Mais cette posture n’exclut pas une recréation poétique, une mise en forme subjective qui transforme l’observation en art. En ce sens, voir, chez Colette, ce n’est pas seulement regarder : c’est aussi ressentir, s’émerveiller, et transmettre une célébration vibrante du monde.
C’est en regardant intensément la vie que Colette parvient à l’élever à la beauté de la littérature.
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Sujet du bac français 2024 - bac général - Amérique du Nord
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Sujets de français, bac 2024. Amérique du nord (172.23 Ko)
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1- Commentaire (20 points)
OBJET D’ÉTUDE : Le roman et le récit du Moyen-Âge au XXIe siècle
Romain GARY [1914-1980], Les Cerfs-volants, Chapitre VI, 1980.
Lorsqu’il avait dix ans, alors qu’il jouait dans les environs de la ferme où il vit, le narrateur a rencontré une jeune fille dont il est immédiatement tombé amoureux : Elisabeth de Bronicka, surnommée Lila, en vacances dans une maison de famille. Quatre années plus tard, il est invité chez elle ; l’extrait s’ouvre au moment où, après ces retrouvailles, il rentre chez lui.
2 - Dissertation (20 points)
OBJET D’ÉTUDE :
La poésie du XIXe au XXIe siècle
Le candidat traite au choix, compte tenu de l’œuvre et du parcours étudiés durant l’année, l’un des trois sujets suivants :
Dissertation n°1 :
Dissertation n°2 :
Dissertation n°3 :