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Corneille, Le Menteur, Mensonge et comédie

Pierre Corneille, le Menteur, problématique du parcours, "Mensonge et comédie". En quoi le mensonge répond-il à la double exigence de la comédie ?

Le 01/04/2024 0

Dans Ressources pédagogiques : examen 2026

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"Mensonge et comédie"

Le classicisme

Pierre corneille

 

Qui est Pierre Corneille? 

 

Pierre Corneille, aussi appelé «le Grand Corneille» ou «Corneille l'aîné», né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1er octobre 16841 à Paris, est un dramaturge et poète français du XVIIe. 

Naissance et formation

  • Né en 1606 à Rouen, dans une famille bourgeoise aisée.
  • Études chez les jésuites puis droit à Rouen ; devient avocat, mais s’oriente rapidement vers le théâtre.

Débuts littéraires

  • Première pièce : Mélite (1629), une comédie qui remporte un vif succès et lance sa carrière.
  • Il alterne ensuite comédies et tragédies.

La gloire et la “Querelle du Cid”

  • 1637 : triomphe avec Le Cid, tragédie inspirée d’un drame espagnol.
  • Succès immense, mais polémique : l’Académie française lui reproche de ne pas respecter les règles classiques, c’est la Querelle du Cid.
  • Malgré cela, Corneille devient une figure majeure du théâtre français.

Les grandes tragédies

  • Années 1640 : âge d’or avec Horace (1640), Cinna (1641), Polyeucte (1643).
  • Ses tragédies exaltent l’honneur, le devoir, et la victoire de la raison sur la passion.

Retour à la comédie : Le Menteur

  • En 1643, il écrit Le Menteur, comédie vive et brillante inspirée du théâtre espagnol.
  • Pièce novatrice : elle renouvelle la comédie française en introduisant des intrigues plus réalistes et des dialogues spirituels.
  • Le succès confirme que Corneille maîtrise autant la comédie que la tragédie.

Fin de carrière

  • Concurrencé par Racine, qui séduit davantage le public avec une tragédie plus intime et psychologique.
  • Ses dernières pièces, comme Suréna (1674), sont moins bien reçues.
  • Meurt à Paris en 1684.
  • Importance et héritage
  • Créateur du héros cornélien, guidé par le devoir plus que par la passion.
  • A marqué à la fois la tragédie et la comédie classiques.
  • Considéré avec Racine et Molière comme l’un des « trois grands » du théâtre français.

 Phrase d’ouverture possible 

  • « Corneille a montré que le théâtre pouvait à la fois exalter la grandeur morale dans la tragédie et peindre les travers humains dans la comédie, comme avec Le Menteur. »

 

Théâtre

  • Mélite (1629, première œuvre, comédie)
  • Clitandre ou l’Innocence persécutée (1631)
  • La Veuve (1632)
  • La Galerie du Palais (1633)
  • La Suivante (1634)
  • La Place Royale (1634)
  • Médée (1635)
  • L’Illusion comique (1636)
  • Le Cid (1637)
  • Horace (1640)
  • Cinna ou la Clémence d'Auguste (1641)
  • Polyeucte (1642)
  • Le Menteur (1644)
  • La Mort de Pompée (1643)
  • Rodogune (1644)
  • La Suite du Menteur (1645)
  • Nicomède (1651)
  • Pertharite (1651)
  • Œdipe (1659)

Le Menteur est la dernière comédie baroque de Corneille, représentée en 1644 au théâtre du Marais. Elle eut un très grand succès.


Le Menteur de Corneille 
Une pièce empruntée au théâtre espagnol 

Le Menteur est la dernière comédie de Pierre Corneille, une pièce versifiée en cinq actes au succès considérable, écrite en 1643 et représentée en 1644, imitée d'une pièce de Lopez de Véga, La Verdad sospechosa. Elle  a fait l’objet d'une suite, La Suite du Menteur en 1645.

 

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Le classicisme

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Le Menteur (Corneille)

Parcours : « Mensonge et comédie »

 

 

1. Contexte

  • Date et genre : Comédie en vers (alexandrins), 1643, 5 actes.
  • Source : Inspirée de La verdad sospechosa de Juan Ruiz de Alarcón (1620), adaptée à la société parisienne contemporaine de Corneille.
  • Particularité : Elle rompt avec les comédies de mœurs légères pour offrir un personnage principal construit comme un héros tragique… mais dans une comédie.

2. Résumé rapide

  • Dorante, jeune homme élégant et ambitieux, arrive à Paris. Par jeu, par vanité et par goût de séduire, il ment constamment :
  • Il invente des exploits guerriers,
  • Confond l’identité de deux jeunes femmes,
  • Multiplie les mensonges pour entretenir ses inventions.
  • Mais cet enchevêtrement de faux récits finit par l’isoler et révéler sa faiblesse. Le dénouement restaure la vérité.

3. Analyse thématique

A. Le mensonge : du jeu comique à l’engrenage dramatique

  • Mensonge ludique : Dorante ment pour séduire, se rendre intéressant, comme un jeu social. Ses récits extravagants amusent le spectateur, qui admire parfois son habileté verbale.
  • Mensonge en cascade : chaque invention en entraîne une autre. Corneille montre comment un mensonge devient vite un système, difficile à arrêter.
  • Mensonge et identité : Dorante construit son personnage social par ses mensonges, mais il finit par ne plus maîtriser la frontière entre sa personne et son rôle.

 Lien avec le parcours : le mensonge est un moteur comique mais aussi une étude sur l’artifice social — il amuse tant qu’il ne menace pas l’ordre moral, mais son excès entraîne le ridicule.

B. La comédie comme miroir critique

  • Rire de l’excès : Le spectateur rit des maladresses de Dorante et de ses situations absurdes (quiproquos, contradictions).
  • Moralité classique : fidèle à l’idéal du XVIIᵉ siècle, Corneille montre que le vice finit par se dévoiler et que la vérité triomphe.
  • Punition douce : Dorante n’est pas tragiquement écrasé par ses fautes, mais corrigé. La comédie ne punit pas violemment : elle réforme en riant.

 Lien avec le parcours : la comédie a ici une fonction éducative, héritée d’Horace : « castigat ridendo mores » (elle corrige les mœurs en riant).

C. La satire sociale

  • Le paraître et l’ostentation : Dorante veut briller dans un Paris mondain où la réputation se fait sur l’image.
  • La critique d’une jeunesse oisive : Dorante ne travaille pas, n’a pas de véritable mérite, mais vit de sa capacité à se mettre en scène.
  • Les codes amoureux : séduire passe par la parole et la mise en récit de soi ; Corneille dénonce l’artifice de ces jeux galants.

 Lien avec le parcours : le mensonge devient un outil de survie sociale dans un monde où la façade compte plus que la réalité.

D. Vérité, raison et morale

  • La vérité éclate toujours : La mécanique comique s’achève par un retour à l’ordre — valeur chère au classicisme.
  • Le mensonge comme faiblesse : Derrière son assurance, Dorante révèle une incapacité à affronter la réalité.
  • La morale implicite : mieux vaut affronter la vérité que s’engluer dans une fiction dangereuse.

 Lien avec le parcours : le mensonge comique peut être inoffensif, mais il devient source de désordre s’il sert à fuir la réalité.

4. Procédés et style

  • Vers classiques : alexandrins soignés, qui donnent élégance et vivacité.
  • Répliques rapides : esprit et vivacité de la comédie d’intrigue.
  • Ironie dramatique : le spectateur sait avant les personnages que Dorante ment, ce qui crée un plaisir de supériorité.

Le Menteur montre que le mensonge peut être un art de séduire et d’amuser, mais que sa mécanique incontrôlable menace l’équilibre social et personnel.

  • La pièce illustre parfaitement le lien entre mensonge et comédie :
  • Le mensonge est source de situations comiques,
  • Il permet une critique légère mais efficace des travers humains,
  • Il rappelle que la vérité, au théâtre comme dans la vie, finit par s’imposer.

Analyse du parcours bac

 “Mensonge et comédie”

 

 

1. Définition des termes du parcours

  • Mensonge : altération volontaire de la vérité dans le but de tromper, séduire, manipuler ou protéger.
  • Peut être léger (plaisanterie, exagération) ou grave (manipulation).
  • Dans la comédie, il sert souvent à créer des situations cocasses ou des malentendus.
  • Comédie : genre théâtral qui cherche à divertir, souvent par le rire, tout en critiquant les travers humains.
  • Héritée d’Aristophane, Plaute et Molière, elle peut être légère ou mordante.

 Idée clé : Dans la comédie, le mensonge n’est pas seulement un défaut moral, il est un outil dramaturgique et parfois une arme sociale.

2. Pourquoi le mensonge est-il au cœur de la comédie ?

Moteur de l’intrigue :

  • Quiproquos, déguisements, fausses identités.
  • Un seul mensonge peut faire basculer toute une histoire (Le Menteur, Tartuffe, George Dandin…).

Ressort comique :

  • Le spectateur rit parce qu’il connaît la vérité et voit les personnages s’embourber dans leurs inventions (ironie dramatique).
  • Effet boule de neige : un mensonge en appelle un autre, jusqu’à l’absurde.

Outil de critique sociale :

  • Le mensonge permet de dénoncer l’hypocrisie, les vanités, l’obsession du paraître.
  • La comédie joue un rôle moral (« corriger les mœurs en riant » selon Boileau et Molière).

3. Les fonctions du mensonge dans la comédie

  • Séduire : embellir la réalité pour plaire (Dorante dans Le Menteur).
  • Se protéger : éviter un conflit ou une punition (les excuses inventées dans Les Fourberies de Scapin).
  • Manipuler : obtenir un avantage personnel (Tartuffe qui feint la piété).
  • Déclencher le rire : exagérations, contradictions, situations absurdes.
  • Révéler la vérité : paradoxalement, les mensonges finissent souvent par mettre à jour la réalité et donc par instruire.

4. Dimension morale et philosophique

  • Rire et réflexion : le spectateur se moque du menteur mais réfléchit aussi à sa propre relation avec la vérité.
  • Punition comique : dans la plupart des comédies, le menteur est démasqué et ridiculisé, ce qui restaure l’ordre moral.
  • Question universelle : jusqu’où peut-on mentir sans nuire ? Un petit mensonge “inoffensif” peut-il devenir dangereux ?

5. Exemples

  • Pierre Corneille, Le Menteur : Dorante ment pour séduire et briller, mais se retrouve piégé par ses propres inventions.
  • Molière, Tartuffe : le mensonge comme arme de manipulation religieuse et sociale.
  • Beaumarchais, Le Mariage de Figaro : mensonges et ruses pour déjouer les abus de pouvoir.
  • Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard : mensonge par déguisement pour tester les sentiments.

 

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