Pour aller plus loin
Ebook sur Pour un oui ou pour un non, Nathalie Sarraute
Analyse de l'oeuvre et du parcours bac " Théâtre et dispute "
Dossier bac disponible sur Amazon
Dans Pour un oui ou pour un non, Nathalie Sarraute propose un nouveau théâtre qui ne privilégie plus l'aspect visuel comme le décor, les accessoires, la gestuelle, les costumes mais la parole. C'est un théâtre de la "sous-conversation", un nouveau regard sur la communication.
Ces petits riens indicibles, imperceptibles qui ne sont que le reflet de l'intériorité des personnages nous renvoient aux tropismes de Nathalie Sarraute dans l'Ere des soupçons : "ces mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience". De la même manière, Jean-Luc Lagarce dans Juste la fin du monde tente de saisir les non-dits et les sentiments cachés derrière la banalité des dialogues en crise de la pièce
Un extrait de l'ebook
Mise en scène de l'incommunicabilité
Suspendre un discours par un signe de ponctuation
L'aposiopèse
Définition : suspension du discours au moyen du signe de ponctuation
Aposiopèse sarrautienne
Exemple :
⦁ "Mais c'est que...."
La conversion de H1 dérange H2 qui l'interrompt.
La phrase interrompue, le silence, la pause, les points de suspension permettent de renforcer la tonalité dramatique et de valoriser le non-dit en laissant une impression inachevée.
Aposiopèse lagarcienne
Aposiopèse, phrase suspendue de Catherine "A vrai dire...", rien n'arrête la colère d'Antoine qui éclate à propos du mot "brutal" à la scène 2 de la deuxième partie
L'épanorthose : la recherche du mot juste
L'épanorthose sarrautienne : la parole se perd, revient sur elle-même et cette répétition dans la recherche du mot juste fait de la parole, le lieu du drame.
Exemples
⦁ H1. "Je ne suis pas d'accord. Enfin je veux dire que je ne suis pas tout à fait d'accord".
⦁ H2. " Je ne suis pas sûr. Enfin je veux dire que je suis sûr, mais pas de la même chose".
L'épanorthose lagarcienne est à son paroxysme dans Juste la fin du monde.