Un extrait
Acte I, scène 3
Introduction
"La vanité est le plus despote et le plus inique des maîtres". Ces mots de George Sand tirés de son roman Teverino en date de 1945 font écho à la comédie de Corneille dont le titre Le Menteur évoque un personnage type, Dorante, stéréotype du mensonge par vanité.
Dans sa comédie versifiée en cinq actes, Le Menteur, écrite en 1643, imitée d'une pièce de Lopez de Véga, La Verdad sospechosa, empruntée au théâtre espagnol, Pierre de Corneille raconte l'histoire d'un menteur du nom de Dorante dont les fabulations entraînent les malentendus les plus incroyables, les confusions et les quiproquos les plus extravagants.
La scène 3 fait suite à la rencontre de Dorante et Clarice en scène 2 dans laquelle le héros déclare sa flamme dans un langage de l'amour précieux que le dramaturge se plait à parodier. Dans le but de paraître, il formule ses premiers mensonges. Le monde de la feinte se substitue à la réalité, il se crée un personnage, noble parisien, héros galant, glorieux militaire. Il se construit "un visage à la mode" pour mieux se divertir, abuser son entourage et conquérir les femmes.
En quoi cette première scène de mensonges dévoile-t-elle "le menteur" de manière comique?
Dans le but de répondre à notre question, nous mènerons notre étude en quatre temps, les premiers mensonges de Dorante face à un valet soucieux de vérité et de morale, la mise en place du langage précieux de l'amour pour une déclaration enflammée révélatrice du comportement ambigu et de la duplicité de Clarice.
Mouvements
Mouvement 1 : vers 1 à 8
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