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Le menteur corneille les citations a connaitre pour bien disserter

Disserter sur Le Menteur de Corneille : Explication des citations essentielles

Le 16/11/2024 0

Dans Les incontournables citations expliquées pour réussir une dissertation au bac de français

Citations expliquées

DORANTE.
À la fin j'ai quitté la robe pour l'épée [...]
Mon père a consenti que je suive mon choix
Et j'ai fait banqueroute à ce fatras de Lois. 

 


Le mensonge comme outil de réinvention ("j'ai quitté la robe pour l'épée")
En affirmant avoir troqué la carrière juridique pour celle de soldat, Dorante construit un récit qui glorifie sa liberté et son courage. Cependant, cette affirmation est un mensonge : il n’a jamais été guerrier. Ce faux récit sert à impressionner son auditoire, en particulier les femmes, et reflète son besoin de paraître plus noble et plus héroïque qu’il ne l’est.
Ce mensonge révèle une dynamique essentielle du personnage : il se crée un rôle, celui d’un homme intrépide et libre, pour échapper à une réalité plus banale. Le théâtre lui-même devient une métaphore de cette performance sociale.

Un rejet fictif des normes sociales ("Mon père a consenti que je suive mon choix")
Dorante prétend avoir convaincu son père de le laisser suivre sa voie, mais cette affirmation est aussi teintée d’exagération et d’invention. Ce détail souligne son habileté à manipuler non seulement les faits mais aussi les figures d’autorité. Le spectateur comprend que ce "choix" n’est pas une réelle émancipation, mais une version idéalisée et mensongère de son histoire, qui alimente son personnage fictif.

Le mépris des lois comme façade ("j'ai fait banqueroute à ce fatras de Lois")
En qualifiant le droit de "fatras de Lois", Dorante exprime un mépris apparent pour l’ordre établi. Toutefois, ce rejet des règles est autant une posture qu’une réalité. Ce mépris affecté renforce son image d’homme audacieux et libre. Mais ce mensonge est révélateur : s'il méprise les lois, il n’a pas réellement l’indépendance qu’il affiche. Ses paroles sont plus un moyen de séduire qu’un véritable acte de rébellion.

Lien avec le parcours bac "Mensonge et comédie"
Le mensonge au service de l’action comique

Dorante est un maître du mensonge, et cette citation montre comment il en fait un outil de séduction et de manipulation. En inventant une fausse vie héroïque, il provoque des quiproquos et des situations comiques qui sont au cœur de la mécanique de la pièce. Ce décalage entre la réalité et ses récits mensongers crée un jeu constant avec le spectateur, qui sait que Dorante fabrique son personnage.

Le théâtre de l’illusion et du paraître
Ces vers incarnent pleinement l’idée baroque du Theatrum Mundi, où chacun joue un rôle sur la scène du monde. Dorante se met lui-même en scène, jouant le rôle d’un noble guerrier pour échapper à une existence plus ordinaire. La comédie devient ainsi le reflet d’un monde où les apparences dominent, et où la frontière entre vérité et mensonge est constamment brouillée.

Une critique sociale et une célébration de l’imagination
Par ses mensonges, Dorante défie les conventions sociales et les attentes rigides de son milieu. Toutefois, son succès temporaire montre aussi les limites de cette subversion : il est rattrapé par la réalité. Corneille ne condamne pas pour autant le mensonge, qui devient dans la pièce une source de créativité et d’ingéniosité. Le spectateur est invité à apprécier le talent de Dorante pour "jouer" avec les apparences.

Vers la dissertation

Dans Le Menteur de Corneille, le mensonge est-il un défaut moral ou une qualité qui sert l’art de la comédie ?


Le mensonge de Dorante, loin de se limiter à une simple tromperie, devient une mise en scène de soi, révélant à la fois son talent pour l’invention et les limites de son ambition. Lorsqu’il déclare : "À la fin j'ai quitté la robe pour l'épée [...]. Mon père a consenti que je suive mon choix, et j'ai fait banqueroute à ce fatras de Lois", Dorante se crée une identité héroïque fictive. Par cette tirade, il prétend avoir rejeté une carrière juridique austère pour embrasser une vie noble et aventureuse, celle d’un guerrier. Cette déclaration, riche en métonymies (la "robe" pour le droit, l'"épée" pour la bravoure), illustre la manière dont il s’approprie les codes d’une société aristocratique où la gloire et l’héroïsme sont exaltés. Cependant, ce récit est totalement inventé, révélant son habileté à jouer avec les attentes de son auditoire et à manipuler les apparences. Ce mensonge, qui pourrait être perçu comme une faute morale, est aussi source de comédie : le spectateur, complice de la vérité, s’amuse de l’audace de Dorante et de la démesure de ses inventions. Ainsi, Corneille met en lumière une dimension ambivalente du mensonge : s’il sert à tromper, il devient également une forme de performance théâtrale, nourrissant l’intrigue et les situations comiques. En outre, cette réplique souligne le pouvoir du langage dans la pièce, où le mensonge, loin de condamner le personnage, le transforme en un créateur d’illusions et un acteur du Theatrum Mundi.

 


DORANTE.
On s'introduit bien mieux à titre de vaillant.

 

 

Cette réplique de Dorante, tirée de Le Menteur de Corneille, résume à elle seule son approche de la vie et des relations sociales : il privilégie l’apparence et la réputation, quitte à les bâtir sur des mensonges. Cette déclaration, empreinte d’ironie, révèle plusieurs aspects fondamentaux du personnage et des thématiques de la pièce.

1. Le mensonge comme stratégie sociale
Par cette phrase, Dorante affirme l’importance de la bravoure et de la vaillance pour gagner la confiance et l’admiration des autres. Cependant, dans son cas, il ne s’agit pas de véritable courage, mais d’un rôle qu’il joue pour se hisser dans la société. En prétendant être "vaillant", il se forge une identité héroïque fictive qui lui permet de s’introduire dans des cercles sociaux où il n’aurait pas sa place autrement.

Cette stratégie repose sur l’illusion et témoigne de sa capacité à manipuler les perceptions des autres. Elle illustre un trait clé de son personnage : son intelligence sociale, mais aussi son insouciance face aux conséquences de ses mensonges.

2. La quête de reconnaissance et l'importance des apparences
La citation met en lumière une société où la valeur d’un individu est jugée sur sa réputation et son apparence, plutôt que sur ses actes réels. Dorante comprend cette dynamique et en joue habilement. La "vaillance" qu’il revendique est un attribut valorisé dans une société aristocratique où l’honneur et le courage sont des piliers. Cependant, en s’appropriant ce titre sans l’avoir mérité, il critique implicitement ces normes, en montrant qu’une simple façade peut suffire pour obtenir ce que l’on désire.

3. Un comique fondé sur le décalage et la tromperie
La phrase illustre également le comique de Le Menteur. Le spectateur, conscient de la vérité (Dorante n’est ni vaillant ni guerrier), rit de son audace et de l’assurance avec laquelle il joue ce rôle fictif. Ce décalage entre ce qu’il dit et ce qu’il est constitue l’une des principales sources d’humour dans la pièce. Par ailleurs, cette posture mensongère entraîne des quiproquos et des malentendus qui nourrissent l’action comique.

Lien avec le parcours bac "Mensonge et comédie"
Le mensonge comme moteur dramatique et comique

Dorante illustre ici comment le mensonge devient un outil pour construire une identité sociale et déclencher des situations comiques. Son "titre de vaillant" est une invention, mais cette supercherie est ce qui met en marche l’intrigue, notamment en lui permettant de séduire et de se confronter à des obstacles. Dans le cadre du parcours "Mensonge et comédie", cette réplique montre comment le mensonge peut être à la fois un moyen de réussite et une source de chaos.

Une réflexion sur les apparences et la vérité
Cette phrase soulève une question centrale du parcours : dans une société où les apparences priment, la vérité a-t-elle encore de la valeur ? Dorante, par son audace, interroge cette problématique. La comédie, en mettant en lumière le caractère artificiel des normes sociales et des titres, invite le spectateur à réfléchir sur le rôle des conventions et sur le pouvoir de l’illusion.

Un éloge de l’imagination et du théâtre
Dorante est avant tout un acteur, un metteur en scène de sa propre vie. Son mensonge, loin d’être une faute morale grave, devient une forme d’artifice théâtral. Dans le cadre du Theatrum Mundi baroque, où la vie est comparée à une scène, cette réplique reflète l’idée que jouer un rôle, même fictif, est parfois plus efficace que de vivre dans la stricte vérité. Le théâtre, comme le mensonge, devient un espace de liberté et de création.

Conclusion
La réplique "On s’introduit bien mieux à titre de vaillant" incarne parfaitement le personnage de Dorante et les thématiques du Menteur. Par cette déclaration, il justifie son usage du mensonge pour se construire une identité valorisée dans une société obsédée par l’apparence. En lien avec le parcours "Mensonge et comédie", cette phrase illustre la richesse de la pièce de Corneille, qui transforme le mensonge en moteur dramatique, en outil de réflexion sociale, et en célébration du jeu théâtral.


Dans Le Menteur de Corneille, le mensonge est-il uniquement source de chaos ou peut-il aussi être vu comme une forme d’art ?

Vers la dissertation
Le mensonge chez Dorante n’est pas seulement une manipulation visant à tromper, il devient également une performance artistique qui révèle son talent à jouer avec les apparences et à se mettre en scène. Lorsqu’il affirme : "On s'introduit bien mieux à titre de vaillant", il justifie sa pratique du mensonge par la nécessité de s’élever dans une société où la réputation et l’éclat comptent davantage que la vérité. Cette réplique montre comment Dorante élabore des récits héroïques pour fasciner et impressionner, comme lorsqu’il prétend avoir quitté "la robe pour l’épée". Cette invention, bien qu’illusoire, témoigne d’une grande imagination et d’un sens aigu de la dramaturgie. À travers cette posture, Corneille invite le spectateur à voir dans le mensonge de Dorante une forme de création artistique, où les mots deviennent des outils pour transformer la réalité en une fiction séduisante. Cependant, ce talent n’est pas sans risque : le spectateur, complice de la vérité, rit des quiproquos et des malentendus que ces inventions provoquent. Ainsi, le mensonge, bien qu’élégant et créatif, demeure un facteur de désordre, notamment dans la complexité croissante des relations sociales et amoureuses que Dorante cherche à maîtriser. Cette dualité illustre l’ambivalence du mensonge dans la pièce : à la fois source de chaos et vecteur d’un artifice théâtral fascinant.

 

 


 DORANTE.
Choisissez un peu mieux vos dupes à la mine.
Vous pensiez me jouer ; et moi je vous jouais.

 

 

Dans cette réplique, tirée de Le Menteur, Dorante s’adresse à ses interlocuteurs en leur révélant qu’il a inversé les rôles de dupe et de manipulateur. Par l’ironie de "Choisissez un peu mieux vos dupes à la mine", il souligne leur erreur d’avoir sous-estimé son intelligence et sa maîtrise du mensonge. En affirmant ensuite "Vous pensiez me jouer ; et moi je vous jouais", il revendique sa supériorité dans ce jeu de tromperie, où il se positionne comme le véritable maître de l’illusion. Ce retournement de situation est emblématique du personnage de Dorante : rusé, audacieux, et pleinement conscient de son pouvoir sur autrui par le biais de la parole. La construction parallèle de la phrase reflète également l’équilibre dramatique de la pièce, où chaque tentative de manipulation engendre un contre-mouvement, caractéristique des comédies de quiproquos.

Lien avec le parcours bac "Mensonge et comédie"
Cette réplique illustre parfaitement le rôle central du mensonge dans Le Menteur, tant comme moteur de l’intrigue que comme source de comédie. Dorante, en inversant les rôles de victime et de manipulateur, démontre que dans le monde de la comédie, la vérité importe moins que la maîtrise de l’artifice. Le spectateur, complice de la réalité, rit du décalage entre les intentions des personnages et leurs actions, mais il admire également la virtuosité de Dorante, qui transforme le mensonge en une performance quasi théâtrale. Cette citation souligne aussi la dimension réflexive de l’œuvre, qui interroge les jeux de pouvoir et de tromperie dans les relations humaines, tout en montrant que ces jeux, loin d’être condamnables, sont au cœur même du plaisir comique.

Vers la dissertation
Sujet : Le mensonge dans Le Menteur est-il une faiblesse ou une force ?

Le mensonge de Dorante est une arme redoutable qui lui permet de prendre l’avantage sur ses interlocuteurs, comme en témoigne sa réplique : "Choisissez un peu mieux vos dupes à la mine. Vous pensiez me jouer ; et moi je vous jouais." Par ces mots, il revendique son intelligence et sa capacité à manipuler les apparences pour déjouer les stratagèmes d’autrui. Cette inversion des rôles, typique de la comédie, souligne que le mensonge, loin d’être une faiblesse, devient ici une forme de pouvoir. Dorante maîtrise l’art de la persuasion et se sert du langage pour prendre l’ascendant sur les autres, transformant chaque tentative de tromperie en une victoire personnelle. Toutefois, cette virtuosité n’est pas sans limite : le spectateur, conscient de la vérité, perçoit également la fragilité de ce jeu, qui repose sur un équilibre précaire entre la ruse et le chaos. Ainsi, le mensonge chez Dorante, bien qu’ambivalent, constitue avant tout une force dramatique et comique, au cœur de l’esthétique du Theatrum Mundi baroque où chacun joue un rôle pour mieux manipuler le monde.

 

 


DORANTE.
Ne t'a-t-on point parlé d'une source de vie
Que nomment nos guerriers poudre de sympathie ?

 

 


Dans cette réplique tirée de Le Menteur, Dorante fait référence à la "poudre de sympathie", une substance légendaire et pseudo-médicale supposée guérir à distance les blessures par empathie avec l’objet ayant causé le mal. Cette allusion s'inscrit dans une série de récits mensongers où Dorante, une fois de plus, cherche à impressionner et mystifier. En évoquant cette "source de vie", il emprunte au registre du merveilleux et du scientifique, créant un effet d’érudition et de mystère. Ce mensonge met en lumière son goût pour l’exagération et l’élaboration d’histoires rocambolesques, renforçant son image d’homme de parole capable de captiver son auditoire.

Cependant, cette déclaration révèle également l’ironie et la satire présentes dans la pièce. La poudre de sympathie, étant une croyance absurde mais séduisante, incarne l’attrait des illusions dans un univers où le langage peut créer autant qu’il peut tromper. Dorante illustre ici le pouvoir des mots, qui peuvent être aussi bien une source de fascination qu’un outil de manipulation.

Lien avec le parcours bac "Mensonge et comédie"
Cette citation illustre la manière dont Le Menteur place le mensonge au cœur du comique et de la réflexion sur le pouvoir de la parole. Dorante, par sa capacité à inventer des récits riches en détails et en images, transforme le mensonge en un spectacle fascinant. Ce procédé alimente l’intrigue et les quiproquos, tout en soulignant la portée théâtrale de la pièce : comme sur une scène, les mots deviennent une illusion, à la fois séduisante et risquée. Dans le cadre du parcours "Mensonge et comédie", cette réplique met en lumière le rôle du langage dans la construction de réalités fictives, tout en montrant que ces réalités, bien qu’artificielles, participent au plaisir comique et à l’interrogation sur la vérité.

Vers la dissertation
Sujet : Le langage dans Le Menteur est-il un moyen de tromper ou de séduire ?

Le langage dans Le Menteur de Corneille devient un outil de séduction autant qu’un moyen de tromper, comme en témoigne la réplique de Dorante : "Ne t'a-t-on point parlé d'une source de vie que nomment nos guerriers poudre de sympathie ?" Par ces mots, il tisse un récit mêlant science, mysticisme et héroïsme pour fasciner et impressionner son interlocuteur. En mobilisant cette référence pseudo-scientifique, il capte l’attention et se donne une aura de sophistication et d’érudition. Ce mensonge élaboré dépasse la simple tromperie : il reflète une créativité débordante et un talent oratoire qui séduisent autant qu’ils amusent. Toutefois, ce pouvoir du langage est ambivalent : il engendre également des quiproquos et met en péril les relations que Dorante cherche à construire. Ainsi, cette réplique illustre l’idée que dans Le Menteur, le langage, bien qu’outil de manipulation, est aussi un vecteur d’émerveillement et d’invention, au cœur du plaisir comique.

 

 


CLITON, le tirant par la basque.
Savez-vous bien, Monsieur, que vous extravaguez ?

 

 

Dans cette réplique adressée à Dorante, Cliton, valet et observateur avisé, intervient pour ramener son maître à la réalité. En déclarant : "Savez-vous bien, Monsieur, que vous extravaguez ?", Cliton critique ouvertement l’excès d’imagination et les mensonges démesurés de Dorante. Le mot "extravaguez", signifiant "sortir des limites du raisonnable", traduit l’attitude de Cliton, qui oscille entre la déférence et une franchise comique. En tirant son maître "par la basque", il incarne une figure terrestre et pragmatique, opposée aux envolées verbales et aux récits héroïques fictifs de Dorante.

Cette réplique met en lumière le contraste entre les deux personnages : tandis que Dorante se perd dans ses illusions et ses ambitions fictives, Cliton agit comme un ancrage dans la réalité. Ce décalage, caractéristique du duo maître-valet, constitue une source de comédie fondée sur le rapport de forces inversé, où le valet se permet de critiquer son maître avec une familiarité presque insolente. La scène souligne également la portée méta-théâtrale de la pièce, car le terme "extravaguez" peut s'appliquer à Dorante non seulement dans son rôle de menteur, mais aussi comme personnage qui exagère les codes du théâtre et de la société.

Lien avec le parcours bac "Mensonge et comédie"
Cette réplique incarne une réflexion sur les limites du mensonge dans le registre comique. Cliton, en dénonçant l’extravagance de son maître, fait écho à l’ironie et à la satire qui traversent Le Menteur. Il est l’un des instruments par lesquels la comédie questionne les excès du mensonge et rappelle qu’ils peuvent provoquer autant d’amusement que de désordre. Dans le cadre du parcours "Mensonge et comédie", cette scène met en lumière le rôle des personnages secondaires dans la critique des comportements exagérés, tout en renforçant la dynamique comique de l’intrigue. Le valet, figure de bon sens, agit comme un contrepoids humoristique et souligne que, dans l’univers de la pièce, le mensonge, bien qu’amusant, ne peut se déployer sans conséquences.


Vers la dissertation
Sujet : Le valet dans Le Menteur est-il un simple faire-valoir ou joue-t-il un rôle critique ?

Cliton, loin d’être un simple faire-valoir comique, assume un rôle critique dans Le Menteur, notamment à travers des répliques telles que : "Savez-vous bien, Monsieur, que vous extravaguez ?". Par cette intervention directe, il dénonce l’excès d’imagination de Dorante et incarne la voix de la raison dans une intrigue dominée par les mensonges et les illusions. Son geste de tirer son maître "par la basque" est à la fois burlesque et symbolique : il ramène Dorante à une réalité que celui-ci s’efforce de fuir par ses récits fictifs. Ce rôle critique ne se limite pas à une simple opposition au maître ; il renforce également la dimension comique de la pièce en accentuant le contraste entre la grandeur factice de Dorante et le bon sens terre-à-terre de Cliton. Ainsi, Cliton, par son franc-parler et sa lucidité, devient non seulement un personnage comique, mais aussi un vecteur de réflexion sur les limites et les dangers du mensonge dans une société fondée sur l’apparence.

 

 


DORANTE.
Mais j'ai moi-même enfin assez joué d'adresse 
Il faut vous dire vrai, je n'aime que Lucrèce.

 


Dans cette réplique clé, Dorante déclare : "Mais j'ai moi-même enfin assez joué d'adresse : il faut vous dire vrai, je n'aime que Lucrèce." Ce moment marque un tournant dans l’intrigue où, après une série de quiproquos et de mensonges, la vérité commence à émerger. Par cette déclaration, Dorante renonce à ses stratagèmes et assume ses véritables sentiments, rompant avec l’illusion qu’il avait soigneusement entretenue. Cette réplique révèle également l’évolution du personnage : d’un maître du mensonge à un homme qui reconnaît la nécessité de la vérité pour atteindre un dénouement heureux.

Sur le plan de l’unité d'action, cette révélation contribue directement à la résolution de l’intrigue principale : le double mariage. Les mensonges de Dorante, bien que sources de complications et de comédie, servent paradoxalement de leviers narratifs essentiels pour aboutir à une fin harmonieuse. Les péripéties engendrées par ses inventions permettent d’éclaircir les malentendus, de révéler les véritables sentiments des personnages, et d’organiser les alliances amoureuses adéquates : Dorante avec Lucrèce, et Clarice avec Alcippe.

Lien avec l’unité d’action et le parcours "Mensonge et comédie"
Cette réplique illustre l'importance du mensonge comme moteur de l'unité d'action dans Le Menteur. Les quiproquos et les récits fictifs de Dorante, bien qu'apparaissant comme des digressions, convergent vers une résolution cohérente et conforme aux attentes du genre comique. En ce sens, les mensonges ne sont pas de simples obstacles au bonheur des personnages, mais des péripéties nécessaires qui participent à la dynamique narrative. Dans le cadre du parcours "Mensonge et comédie", cette citation montre que, dans le théâtre de Corneille, le mensonge n’est pas purement négatif : il est aussi un instrument de clarification et de rétablissement de l’ordre, offrant un contraste entre chaos apparent et harmonie finale.

Vers la dissertation
Sujet : Le mensonge dans Le Menteur est-il une entrave ou un moteur de l’intrigue comique ?

Le mensonge, loin d’être un simple obstacle, se révèle être un moteur indispensable de l’intrigue comique dans Le Menteur, comme le montre la réplique de Dorante : "Mais j'ai moi-même enfin assez joué d'adresse : il faut vous dire vrai, je n'aime que Lucrèce." En confessant enfin ses véritables sentiments, Dorante met fin à une série de quiproquos générés par ses inventions. Ces péripéties, bien que source de chaos, permettent à l’action de progresser et aux personnages de clarifier leurs relations. Chaque mensonge de Dorante provoque des réactions en chaîne qui dévoilent les aspirations et les faiblesses des protagonistes, tout en divertissant le spectateur par des retournements inattendus. Finalement, c’est par la résolution des malentendus, permis par la reconnaissance de la vérité, que l’unité d’action se réalise : les mariages de Dorante avec Lucrèce et de Clarice avec Alcippe. Ainsi, dans cette comédie, le mensonge n’entrave pas l’intrigue, mais en constitue la force motrice, orchestrant un chemin complexe vers une fin heureuse et ordonnée.

 

méthodologie Disserter sur une pièce de théâtre bac 2025

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