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Lecture pascalienne du mensonge, Les Pensées.

Enjeux littéraires des Pensées Pascal. Le mensonge entre vérité, illusion, paraître, amour propre en lien avec Musset, Sarraute, Corneille

Le 13/11/2025 0

Corneille, Musset, Sarraute, Pascal

 

Les Pensées de Pascal : vérité, mensonge et illusions humaines

 

Dans ses Pensées, Blaise Pascal dresse un portrait saisissant de l’homme, partagé entre la recherche de la vérité et le refus de se connaître lui-même. Par peur de son néant et de sa misère, l’être humain se réfugie dans le mensonge : il se distrait, se flatte, se cache derrière les apparences pour ne pas affronter la réalité de sa condition. Cette lucidité cruelle sur la nature humaine fait de Pascal un précurseur des moralistes modernes, et son analyse du mensonge intérieur éclaire de nombreuses œuvres littéraires, anciennes comme contemporaines.

Les auteurs au programme du bac de français 2026 poursuivent cette réflexion sous d’autres formes :
– chez Musset, dans On ne badine pas avec l’amour, le mensonge naît du jeu des sentiments et de l’orgueil, où la peur d’aimer conduit à la dissimulation et à la perte ;
– chez Sarraute, dans Pour un oui ou pour un non, le mensonge se loge dans les mots eux-mêmes, dans les nuances et les sous-entendus du langage ;
– enfin, chez Corneille, dans Le Menteur, le mensonge devient théâtre de soi, comédie de l’apparence et du désir de plaire.

Tous quatre questionnent la même faille : l’impossibilité d’être pleinement sincère, que ce soit par la parole, le sentiment ou la raison. Entre vérité, orgueil et illusion, leurs œuvres invitent à interroger ce que signifie “dire vrai” — dans la vie comme dans la littérature.

Enjeu pour le bac de français

Comprendre comment chaque auteur aborde le rapport entre vérité, mensonge et sincérité permet de relier les textes à une réflexion philosophique plus large sur l’homme et le langage. Ces œuvres posent une question universelle :

peut-on dire la vérité sans se mentir un peu à soi-même ?

 

 

Pascal interroge profondément le mensonge dans Les Pensées, mais d’une manière plus complexe et subtile qu’on ne le croit.
Ce n’est pas une simple condamnation morale du mensonge : c’est une réflexion sur la vérité, la tromperie et l’illusion, à la fois dans la société, dans la foi et dans le rapport que l’homme entretient à lui-même.

 

1. Le mensonge, signe de la faiblesse humaine

Pascal ne parle pas du mensonge comme d’une simple faute morale, mais comme d’un symptôme de notre condition : nous mentons parce que nous ne supportons pas la vérité sur nous-mêmes.

« L’homme ne vit pas sans divertissement. » (Pensées, fragment 139 selon l’édition Brunschvicg)

 Le divertissement, c’est déjà une forme de mensonge : il détourne l’homme de sa misère en l’occupant ailleurs — dans le jeu, le pouvoir, l’amour-propre.
L’homme se raconte des histoires pour ne pas affronter le vide de son existence, l’incertitude du salut et la certitude de la mort.

 Autrement dit, pour Pascal, le mensonge est existentiel : c’est notre manière de fuir la vérité de la condition humaine.

 2. Le mensonge social : l’illusion du paraître et de l’amour-propre

Pascal est l’un des premiers à décrire ce qu’on appellerait aujourd’hui le mensonge social.

« Le moi est haïssable. » (Pensées, fr. 494)

L’amour-propre pousse chacun à se mentir à soi-même pour se croire meilleur qu’il n’est, et à tromper les autres pour être admiré.
Toute la société repose sur ce théâtre du mensonge :

« On ne montre pas aux hommes la vérité, on la leur fait aimer. »

 Cela anticipe des thèmes littéraires que tu retrouves au bac :

Molière, Le Misanthrope ou Tartuffe : le mensonge social, l’hypocrisie, la comédie des apparences.

La Bruyère ou La Rochefoucauld : les masques de la cour et l’amour-propre.

Camus, L’Étranger : le refus du mensonge social (Meursault ne ment pas — et c’est ce qu’on lui reproche).

 3. Le mensonge religieux : entre hypocrisie et foi sincère

Pascal, profondément croyant, dénonce un mensonge spirituel : celui des croyants qui prétendent servir Dieu mais cherchent en fait leur propre gloire.

« Il y a assez de lumière pour ceux qui ne désirent que de voir, et assez d’obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire. » (Pensées, fr. 430)

 Ce passage illustre l’idée que la foi véritable exclut le mensonge : elle suppose la sincérité du cœur, non la dissimulation.
Mais Pascal sait aussi que Dieu lui-même « cache » sa vérité pour éprouver la liberté de l’homme.
 Le mensonge devient alors une épreuve spirituelle, un voile entre l’homme et le vrai.

 4. Le paradoxe du mensonge : parfois nécessaire à la vérité ?

Pascal va jusqu’à suggérer que le mensonge peut être utile… pour mieux conduire les hommes vers la vérité.

« Il faut faire aimer la vérité avant de la faire connaître. »

Le pédagogue, le philosophe, l’écrivain doivent user de rhétorique, de fiction, d’artifice pour amener autrui à la vérité.
C’est le paradoxe pascalien :

le mensonge du discours peut servir la vérité du message ;

mais le mensonge de soi (orgueil, hypocrisie) éloigne de Dieu et de la raison.

 

Dans Les Pensées, le mensonge n’est pas seulement une faute morale :
c’est le miroir de la condition humaine, déchirée entre vérité et illusion, raison et désir, foi et orgueil.
Pascal montre que le mensonge est partout : dans la société, dans la religion, et jusque dans la conscience de soi.
Mais il croit encore possible une vérité intérieure, fondée sur la lucidité et la foi sincère.

L’angoisse, le divertissement et la quête de sens

Pascal montre que l’homme, incapable d’affronter le vide de son existence, se distrait pour oublier la mort et le néant.
 Cette idée du divertissement éclaire bien :

Camus, encore, dans sa vision de l’absurde ;

Molière, si tu travailles une œuvre comique (le rire comme masque du désespoir) ;

 

Le mensonge selon Pascal et Corneille : entre illusion, liberté et vérité

1. Le mensonge comme fuite de soi : une lecture pascalienne du Menteur

Dans les Pensées, Pascal montre que l’homme ne supporte pas la vérité : il a besoin d’illusions pour vivre.

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose : ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre. »

 Or Dorante, héros du Menteur, incarne précisément cet homme pascalien en fuite.
Il ment non pas par vice, mais par faiblesse : pour se fuir lui-même, pour se donner une image plus belle que la réalité.
Le mensonge devient une construction de soi imaginaire, une manière de combler le vide existentiel que Pascal voyait dans le divertissement.

Chez Corneille comme chez Pascal, le mensonge est une stratégie contre la misère de la condition humaine : l’un en rit, l’autre en pleure.

2. L’illusion et le théâtre du monde : le mensonge comme comédie sociale

Corneille montre à travers Le Menteur que la société est un espace d’illusion où l’on se met en scène pour plaire, séduire, exister.

Dorante vit dans un monde où « l’être » compte moins que « le paraître ».

Pascal aurait parlé ici de l’amour-propre, ce moteur du mensonge social :

« Le moi est haïssable. » (Pensées, fr. 494)

 Ainsi, Dorante est à la fois acteur et spectateur de lui-même : il incarne cette comédie universelle où chacun veut se faire aimer à tout prix.
Le mensonge devient alors mécanisme social — un masque nécessaire, mais dangereux.

 Ce thème du masque et de la sincérité rejoint parfaitement Sarraute et Musset, aussi au programme.

et même Madame de La Fayette, dans La Princesse de Clèves : la tension entre passion et raison, illusion et devoir.

 

Le mensonge et la sincérité : de Pascal à Musset et Sarraute

1. Chez Pascal : l’homme, un être qui se ment à lui-même

Dans les Pensées, Pascal analyse le mensonge intérieur : l’homme préfère l’illusion à la vérité, parce qu’il ne supporte pas sa condition fragile et mortelle.

« Les hommes n’aiment point la vérité, parce qu’elle les humilie. »

 Le mensonge n’est donc pas seulement une faute morale : il est un mécanisme de survie.
Nous nous cachons derrière le divertissement, les apparences sociales ou les mots creux pour éviter de voir notre néant.

Pascal nous invite ainsi à démasquer les faux-semblants du langage et de la société — un thème que Sarraute et Musset reprennent à leur manière.

2. Dans Pour un oui ou pour un non (Sarraute) : le langage comme lieu du mensonge

Chez Sarraute, le mensonge n’est plus seulement dans les faits, mais dans les mots eux-mêmes.
Deux amis se brouillent « pour un oui ou pour un non » : une expression anodine devient le signe d’une insincérité profonde.

Derrière les phrases, il y a des « sous-conversations », des non-dits, des malentendus.

 Ce que Pascal appelait amour-propre (le besoin d’être aimé, reconnu, supérieur) ressurgit ici sous forme de langage faussé.
Les personnages ne parviennent plus à communiquer une vérité intérieure : le mensonge se glisse dans la moindre intonation.

Sarraute prolonge Pascal : l’homme ne se ment plus seulement à lui-même, il se trahit malgré lui dans ses paroles.

3. Dans On ne badine pas avec l’amour (Musset) : le mensonge du cœur et la vérité blessante

Musset, lui, explore le mensonge sentimental.
Perdican et Camille s’aiment, mais chacun se cache derrière l’orgueil et refuse d’avouer ses sentiments.

« Le cœur a sa vérité que l’orgueil ignore. »

Le mensonge devient ici dramatique et tragique : on ne ment plus pour tromper les autres, mais pour se protéger de la souffrance.
Comme chez Pascal, l’amour-propre empêche la sincérité :
chacun veut dominer, briller, paraître maître de soi — et finit par se perdre.

 Musset montre que le refus de vérité conduit à la mort de l’amour, tout comme, chez Pascal, le refus de vérité conduit à la perte de soi.

 

Ouverture philosophique :

De Pascal à Sarraute, en passant par Musset, une même interrogation traverse la littérature :
le langage et les sentiments disent-ils la vérité de l’homme, ou ne sont-ils que mensonge ?
La sincérité absolue est-elle possible, ou faut-il accepter que toute parole soit déjà un masque ?

 

 Commentaire philosophique : Blaise PASCAL , De l’esprit géométrique (1658)

« Cette véritable méthode, qui formerait les démonstrations dans la plus haute excellence, s’il était possible d’y arriver, consisterait en deux choses principales l’une, de n’employer aucun terme dont on n’eût auparavant expliqué nettement le sens; l’autre, de n’avancer jamais aucune proposition qu’on ne démontrât par des vérités déjà connues; c’est-à-dire, en un mot, à définir tous les termes et à prouver toutes les propositions. … Certainement cette méthode serait belle, mais elle est absolument impossible: car il est évident que les premiers termes qu’on voudrait définir, en supposeraient de précédents pour servir à leur explication, et que de même les premières propositions qu’on voudrait prouver en supposeraient d’autres qui les précédassent; et ainsi il est clair qu’on n’arriverait jamais aux premières. Aussi, en poussant les recherches de plus en plus, on arrive nécessairement à des mots primitifs qu’on ne peut plus définir, et à des principes si clairs qu’on n’en trouve plus qui le soient davantage pour servir à leur preuve. D’où il paraît que les hommes sont dans une impuissance naturelle et immuable de traiter quelque science que ce soit, dans un ordre absolument accompli. Mais il ne s’ensuit pas de là qu’on doive abandonner toute sorte d’ordre. Car il y en a un, et c’est celui de la géométrie, qui est à la vérité inférieur en ce qu’il est moins convaincant, mais non pas en ce qu’il est moins certain. Il ne définit pas tout et ne prouve pas tout, et c’est en cela qu’il lui cède; mais il ne suppose que des choses claires et constantes par la lumière naturelle, et c’est pourquoi il est parfaitement véritable, la nature le soutenant au défaut du discours. Cet ordre, le plus parfait entre les hommes, consiste non pas à tout définir ou à tout démontrer, ni aussi à ne rien définir ou à ne rien démontrer, mais à se tenir dans ce milieu de ne point définir les choses claires et entendues de tous les hommes, et de définir toutes les autres ; et de ne point prouver toutes les choses connues des hommes, et de prouver toutes les autres. »

 

Dans De l’esprit géométrique, Pascal cherche à définir la véritable méthode du raisonnement rigoureux.
Mathématicien et philosophe, il tente d’unir la clarté de la science et la lucidité sur les limites de l’esprit humain.
Le passage proposé expose son idéal méthodologique : une science parfaitement ordonnée, fondée sur la définition claire des termes et la démonstration rigoureuse des propositions.
Mais Pascal montre immédiatement que cet idéal est impossible à réaliser totalement, en raison des limites naturelles de la raison.
Il propose alors une voie moyenne, incarnée par la méthode géométrique, qu’il considère comme la plus parfaite possible pour l’esprit humain.

Problématique :
Comment Pascal montre-t-il que la méthode parfaite de la science, bien qu’impossible à atteindre, peut être approchée grâce à l’esprit géométrique ?

Découpage du texte :
 L’idéal méthodologique : définir et démontrer tout (jusqu’à « …et à prouver toutes les propositions. »)
 La réfutation de cet idéal absolu : l’impossibilité d’un ordre parfait (jusqu’à « …dans un ordre absolument accompli. »)
 La solution pascalienne : le juste milieu de la méthode géométrique (jusqu’à la fin du texte)

 

 I. L’idéal d’une méthode parfaite : tout définir, tout démontrer

(Du début à « …et à prouver toutes les propositions. »)

« Cette véritable méthode […] consisterait en deux choses principales : l’une, de n’employer aucun terme dont on n’eût auparavant expliqué nettement le sens ; l’autre, de n’avancer jamais aucune proposition qu’on ne démontrât par des vérités déjà connues. »

Pascal expose ici, avec précision, l’idéal rationnel absolu.
La méthode parfaite reposerait sur deux règles :

La clarté du langage → définir chaque mot, éviter toute ambiguïté.

La rigueur du raisonnement → ne rien affirmer sans démonstration.

Ces deux exigences rappellent la méthode des géomètres, mais portées à leur perfection : tout serait défini, tout serait prouvé.

L’expression « s’il était possible d’y arriver » nuance aussitôt cette ambition : Pascal introduit la tension centrale du texte — entre l’idéal rationnel et les limites humaines.
Il admet que cette méthode serait « belle » (admiration pour la raison) mais en même temps il va montrer qu’elle n’est pas praticable.

Pascal formule d’abord un idéal absolu de rationalité pour mieux en révéler l’impossibilité concrète.

 II. L’impossibilité d’un ordre absolument accompli

(De « Certainement cette méthode serait belle… » à « …dans un ordre absolument accompli. »)

« Certainement cette méthode serait belle, mais elle est absolument impossible… »

Le connecteur mais marque le retournement du raisonnement : du rêve de perfection, Pascal passe à la lucidité.
Il fonde son argument sur une analyse logique de la régression infinie :

« Les premiers termes qu’on voudrait définir en supposeraient de précédents […] et de même les premières propositions qu’on voudrait prouver en supposeraient d’autres qui les précédassent. »

Autrement dit, si l’on exige de tout définir, on ne commencera jamais, car chaque définition suppose des termes antérieurs.
De même, si l’on veut tout démontrer, chaque preuve suppose d’autres preuves.
C’est une impossibilité structurelle, que Pascal nomme une impuissance naturelle et immuable.

L’esprit humain ne peut donc atteindre un ordre absolument accompli : il doit s’arrêter à des principes premiers, à des notions évidentes qui servent de fondement sans être démontrées.

« On arrive nécessairement à des mots primitifs qu’on ne peut plus définir, et à des principes si clairs qu’on n’en trouve plus qui le soient davantage. »

Ces principes clairs sont les axiomes de la pensée : évidences premières perçues par la lumière naturelle.
Pascal anticipe ici sa distinction célèbre entre esprit géométrique et esprit de finesse : la raison doit s’appuyer sur l’intuition de vérités premières.

 la raison humaine est finie. Elle ne peut pas tout fonder, mais doit reconnaître des évidences originelles comme base de toute démonstration.

 III. Le juste milieu : la méthode géométrique, perfection humaine possible

(De « Mais il ne s’ensuit pas… » à la fin du texte)

Pascal refuse le découragement :

« Mais il ne s’ensuit pas de là qu’on doive abandonner toute sorte d’ordre. »

Il distingue deux attitudes extrêmes :
– celle qui veut tout démontrer (rêve impossible)
– celle qui ne démontre rien (désordre total).
La vraie méthode se trouve dans le milieu.

« Car il y en a un, et c’est celui de la géométrie… »

La géométrie est pour Pascal le modèle du raisonnement humain bien ordonné :

Elle ne définit pas tout, mais seulement ce qui n’est pas clair pour tous.

Elle ne démontre pas tout, mais seulement ce qui n’est pas évident.

Ainsi,

« Cet ordre, le plus parfait entre les hommes, consiste non pas à tout définir ou à tout démontrer… mais à se tenir dans ce milieu. »

Le milieu est un concept central chez Pascal : il marque la recherche d’un équilibre entre perfection et limitation.
La géométrie est inférieure à la méthode parfaite (parce qu’elle repose sur des intuitions indémontrables) mais supérieure à toute autre méthode humaine (parce qu’elle s’appuie sur des principes clairs et constants).

L’expression finale —

« La nature le soutenant au défaut du discours » —
résume l’équilibre pascalien : quand le raisonnement s’arrête, la nature (c’est-à-dire l’évidence intuitive) prend le relais.
C’est une philosophie de la raison humble : l’esprit humain peut atteindre la vérité, mais non la démonstration absolue.

la vraie méthode scientifique n’est pas celle de la perfection, mais celle de la justesse — une alliance de démonstration et d’évidence naturelle.

Dans ce passage, Pascal propose une réflexion lucide sur la portée et les limites de la raison humaine.
La méthode idéale — définir et démontrer absolument tout — est belle mais impossible, car la pensée humaine repose sur des évidences premières qu’on ne peut justifier.
La géométrie devient le modèle du meilleur ordre possible, fondé sur l’équilibre entre raisonnement rigoureux et reconnaissance des intuitions claires.

Ainsi, Pascal fonde une épistémologie de la mesure : l’homme ne peut tout savoir, mais il peut savoir avec rigueur ce qu’il est capable de comprendre.
Cette réflexion annonce le rationalisme moderne tout en marquant une différence avec Descartes : là où Descartes cherchait la certitude absolue, Pascal en montre les limites naturelles.

Ouverture :
Cette analyse annonce la distinction pascalienne entre esprit de géométrie et esprit de finesse : deux formes complémentaires de la raison humaine, l’une démonstrative, l’autre intuitive, que seule leur union rend fécondes.

 

Une réflexion sur les limites de la raison — thème littéraire récurrent

Pascal souligne que l’homme ne peut pas tout démontrer : il atteint des principes premiers, indémontrables mais évidents. Cette limite de la raison rejoint les grands thèmes littéraires du programme :

  • la condition humaine (Pensées, Camus, Montaigne, etc.),
  • la quête de vérité (Philosophie des Lumières),
  • la raison et ses limites (classique et moderne).

 Le texte devient ainsi un pont entre littérature et philosophie : il questionne ce que peut le langage et la pensée humaine.

Un texte à la croisée de la littérature et de la philosophie

Pascal écrit comme un philosophe, mais aussi comme un auteur classique, soucieux de l’élégance et de la précision du style.
Ses phrases, d’une logique implacable, deviennent un modèle de prose argumentative.
Cette alliance entre raison et art d’écrire permet d’enrichir ta lecture d’autres auteurs au programme :

  • Montaigne, qui s’interroge lui aussi sur les limites du savoir humain ;
  • La Fontaine, qui cherche à instruire en amusant, tout en restant clair et mesuré ;
  • La Boétie, qui invite à comprendre rationnellement la servitude volontaire ;
  • Camus, qui prolonge la question de la raison et de l’absurde.

 

 

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